Atelier « Créer son jeu de rôle » 2

Nous étions sept pour cette deuxième séance de l’atelier.

Nous avons consacré la première partie de la séance à faire le tour de nos projets. Où en es-tu ? Es-tu arrivé·e à faire ce que tu voulais depuis la dernière fois ? Qu’es-tu parvenu·e à faire ? Qu’aimerais-tu réaliser d’ici la prochaine fois ? Manières de prendre des nouvelles les un·es des autres et de prendre soin de nos projets pour les faire patiemment avancer.

Puis Laïana nous a proposé deux exercices issus du conte oral destinés à faciliter la description et à exercer l’imagination.

Dans le premier exercice, deux personnes se mettent dos à dos. L’une d’entre elles se tait, simplement. L’autre décrit tout ce qu’elle voit ou ressent sans s’arrêter, en commençant chaque phrase par « il y a ». Le but n’est pas de rendre fidèlement ou d’aider l’autre à se figurer ce que l’on voit. Cela dure 10 minutes, puis on intervertit les rôles.

Dans le débriefing, nous tombons d’accord : c’est un exercice prenant et intense derrière son apparente simplicité. Il exige une vraie capacité d’observation, il rend attentif au détail. Il a quelque chose de l’exercice méditatif. Laïana nous fait remarquer qu’un témoignage sincère a toujours plus de force qu’un témoignage poétique. Le but de l’exercice est précisément de produire ce genre de témoignage.

Dans le deuxième exercice, une personne se lève et décrit, par le détail mais simplement, un objet de la vie courante qui n’est pas là, mais qu’elle se figure intérieurement. Cela dure cinq minutes. Il faut décrire du point de vue d’une personne inclus dans la situation, et non de celui d’un narrateur omniscient. Il faut décrire sans plaquer d’interprétation, juste en décrivant ce qui peut être perçu.

C’est là aussi un exercice bien plus difficile qu’il n’y paraît. Plusieurs d’entre nous ont du mal et décrivent des paysages plus que des objets. Je repense à la règle de Prosopopée selon laquelle il vaut mieux décrire plutôt que nommer (« un lézard énorme et bas sur pattes avec la gueule enflammée » plutôt que « un dragon »). Laïana nous explique que c’est un exercice de cinéma, pour transcrire un script en story-board, mais qu’il peut servir aussi pour le conte, pour se créer des ancrages dans un récit.

Nous nous séparons après cela, les descriptions résonnant encore dans nos corps.


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